Une campagne démocrate en pleine mutation
Le retrait de Joe Biden, même s’il était attendu, bouleverse une campagne déjà mouvementée. Pour le camp démocrate, qui appelait à son retrait, il va donc falloir trouver à quatre mois du scrutin, un remplaçant à l’homme de 81 ans. Le nom de Kamala Harris est sur toutes les lèvres depuis plusieurs jours. Cependant, son choix n’a rien d’automatique : il devra être validé par les délégués du Parti démocrate, 3 900 personnes aux profils très variés et, pour la plupart, complètement inconnues du grand public. Sa nomination pourrait intervenir, ou être officialisée, lors de la convention de son parti, le 19 août, à Chicago.
My fellow Democrats, I have decided not to accept the nomination and to focus all my energies on my duties as President for the remainder of my term. My very first decision as the party nominee in 2020 was to pick Kamala Harris as my Vice President. And it’s been the best… pic.twitter.com/x8DnvuImJV
— Joe Biden (@JoeBiden) July 21, 2024
« Mes chers amis démocrates, j’ai décidé de ne pas accepter la nomination et de concentrer toutes mes énergies sur mes devoirs en tant que Président pour le reste de mon mandat. Ma toute première décision en tant que candidat du parti en 2020 a été de choisir Kamala Harris comme Vice-Présidente. Et c’était la meilleure décision que j’ai prise. Aujourd’hui, je veux offrir tout mon soutien et mon endorsement à Kamala pour qu’elle soit la candidate de notre parti cette année. Démocrates — il est temps de se rassembler et de battre Trump. Faisons-le. »
Les républicains en position d’attaque
Quoi qu’il en soit, le camp de Donald Trump n’a pas attendu le retrait de Joe Biden pour préparer une contre-attaque. Depuis plusieurs semaines, les Républicains préparent plusieurs angles d’attaque contre Kamala Harris, en étudiant notamment ses points faibles, mais aussi ses qualités. Sa position de vice-présidente pourrait lui coûter cher, puisqu’elle sera directement rattachée au bilan de la mandature de Joe Biden. Donald Trump, de son côté, compte sur le soutien massif de ses troupes.
Le soutien de Joe Biden sera-t-il suffisant ?
Le soutien de Joe Biden suffira-t-il à Kamala Harris pour devenir la candidate démocrate ? Rien n’est moins sûr. Le fonctionnement interne des démocrates aux États-Unis impose une validation par les délégués du parti, soit pour une candidature unique, soit par un vote interne. Le dernier vote interne pour sélectionner un président n’était pas une simple formalité.
La difficulté à avoir un candidat démocrate en 2008
En 2008, la sélection du candidat démocrate a été particulièrement difficile. Les primaires ont vu une compétition intense entre Barack Obama et Hillary Clinton, deux candidats de poids avec des bases de soutien solides et engagées. Les premiers scrutins étaient marqués par des victoires alternées, maintenant le suspense jusqu’à la fin. La décision finale s’est reposée en grande partie sur les super délégués, dont le soutien à Barack Obama a été déterminant pour sa victoire. Cette lutte acharnée a démontré la diversité des opinions et la difficulté à parvenir à un consensus au sein du Parti démocrate.
Kamala Harris pour la présidentielle
Si le soutien de Joe Biden est un atout non négligeable pour Kamala Harris, il ne garantit pas pour autant sa nomination en tant que candidate démocrate. La route vers l’investiture est semée d’embûches et nécessitera de convaincre une base démocrate diverse et parfois divisée. L’histoire récente a montré que rien n’est jamais acquis d’avance dans le processus de sélection des candidats à la présidentielle américaine. Les prochains mois seront cruciaux pour Kamala Harris et le Parti démocrate, dans leur quête pour battre Donald Trump en 2024.